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Après quelques heures hier passées dans la #marchedeslibertés avec Sentinelle Sociale, nous aurons été témoins de la manipulation à l’œuvre par les forces de l'ordre secondées ensuite par les TF1 et autres BFM où la violence d'État bien orchestrée aura été relayée en terme de succès dans la protection des commerces ou puisqu'il ne restait que la police vers 19h00 place de la République à Paris.
Aucune réflexion socio-politique ne sera donc vraiment portée. Loi de sécurité globale (totale), Loi confortant le respect des principes de la République dite loi contre les séparatismes, 3 décrets élargissant le fichage (ici, ici et là), les opinions et le débat qui devaient naître de la rue, tous cela aura été effacé au bénéfice d'un discours sécuritaire pour asseoir davantage encore les desseins du pouvoir et des privilégiés de notre pays.
Le récit de la lutte s'efface donc au profit de l'État policier et tandis que tout ce qui est voix de raison et d'opposition est réduit au silence, la liberté, fondement de la république, redevient concept utopique.
Sans aucun discours ni tribune rapporté, les révolté·e·s réduit·e·s au rang d'indésirables auront été escorté·e·s vers le lieu de dispersion. Entre-temps la marche aura subi des charges tactiques féroces et régulières pendant lesquelles les policiers matraquaient à tout va, et exfiltraient des prétendus casseurs quand il s'agissait en fait de journalistes, d'avocat·e·s ou de citoyen·ne·s anonymes molesté·e·s.
Le pouvoir aura su détourner le droit de manifester et l'attention de celleux qui n'étaient pas dans la rue. Avec un tiers d'effectif supplémentaire par rapport à la semaine précédente, cette marche aura été autorisée pour être matée. Une population de 28000 personnes à Paris, 60000 en France, dont la colère aura été étouffée par les gaz et la stupéfaction, parfois la terreur.
Alors quand ce matin 13 décembre, nous avons trouvé dans la boîte aux lettres l'EP 13'12, nous avons été reboosté·e·s de pouvoir scander ce RAP avec les 33 artistes qui se sont réuni·e·s contre les violences policières et contre le racisme. Ici, les mots claquent autant qu'ils ont été étouffés hier. 13'12, c'est
un morceau dédié à la mémoire de toutes les victimes de la police, ici et ailleurs, hier comme aujourd'hui.
On aime vraiment ! Cela recharge les batteries, puisque contre les violences policières, la lutte ne fait que commencer. Merci les artistes !
Retrouvez 13'12 dans les programmes de NONBI, et le clip ci-dessous
13'12 CONTRE LES VIOLENCES POLICIÈRES