Les suites de la vidéo dans la presse :
- Suite à notre vidéo ci-dessous, France 3 a pu, à partir de notre vidéo, confirmer nos informations par un travail d'enquête complémentaire à ce lien
- Le Parisien
- Oise Hebdo
- Courrier Picard
L’exploitation COLLAS est sous arrêté préfectoral de déclaration d’infection, automatiquement les œufs ne peuvent pas être destinés à la consommation humaine. […]
Un membre de la DDPP, Direction départementale de la protection des populations
Suite à l'enquête L214 et sa vidéo montrant la réalité de l'élevage de 200·000 Poules pondeuses du Domaine du Mesnil Saint-Martin dans l'Oise, nous découvrons que l'exploitation est sous arrêté préfectoral de déclaration d’infection.
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Temps de lecture : 4'25''
Fin octobre 2020, L214 révèle un nouveau scandale dans la filière d’exploitation des autres animaux, s’agissant cette fois d’un élevage de poules pondeuses situé dans l’Oise tout près de Paris. Les images montrent l’horreur qui caractérise les vies de ces animaux non-humains, nés pour produire à partir de leur corps, machines vivantes. L’impact de ces images ne s’est pas fait attendre. A leur suite ce sont d’ores et déjà 62 947 signatures pour la pétition L214 demandant la fermeture de cet élevage de poules pondeuses. Il y a même un collectif qui s’est créé au nom sans équivoque, Pour les Poules : Fermons l'Élevage du Domaine du Mesnil Saint Martin
En voyant ces images nous étions atterré·e·s. Pour comprendre ce niveau de maltraitance exercée sur les poules, nous avons contacté la personne responsable de l’élevage qui nous a fait la même réponse qu’au Courrier Picard quelques jours plus tôt :
[…] Je ne réponds plus aux journalistes, c’est bon, j’ai donné, c’est bon. Merci. C’est transformé, c’est déformé, […], c’est toujours à charge. Merci.
Mais de quel détournement peut-on parler ? Les images ne se suffisent-elles pas à elles-mêmes ? Ce sont à priori 200000 poules pondeuses qui sont enfermées, en surnombre dans des cages, elles-mêmes infestées de poux rouges, des cadavres même, certains momifiés au milieu des fientes. Tout montre clairement le peu de soin porté à ces poules.
Lors de nos recherches, nous avons découverts que les œufs de cet élevage n’étaient plus en vente dans le cadre des alliances locales d’une enseigne de la grande distribution, parce que les livraisons étaient suspendues. Dès le 10 décembre, et encore à ce jour le 24 décembre. Arrêter de vendre une production quotidienne d’œufs de 200000 individu(e)s poules, cela ne peut se faire sans raison grave. Nous avons alors appelé la Direction Départementale de la Protection des Populations de l’Oise, et après insistance, nous avons fini par apprendre ceci :
L’exploitation Collas est sous arrêté préfectoral de déclaration d’infection et automatiquement les œufs ne peuvent pas être destinés à la consommation humaine. […] Ça n’a rien à voir avec les images de L214. Contactez le service presse de la préfecture, ils vous diront tous les détails si ils l'estiment nécéssaire.
Incroyable, alors que l’enquête avait fait grand bruit et que chaque français et française est concernée puisque 90% d’entre elleux sont favorables à l’interdiction de l’élevage en cage des poules pondeuses, on garde silence sur l’essentiel, on n’indique pas qu’un arrêté préfectoral interdit la vente des œufs du Domaine du Mesnil Saint Martin. Et si ce n’est pas en rapport, avec les images de L214, alors en vertu de quoi cette interdiction aurait-elle émise?
Nous avons donc cherché du côté des vétérinaires, lien direct entre les élevages et la DDPP. D’avis de vétérinaire, ce genre d’interdiction c’est en général pour une infection Salmonella, parce que le risque pour la santé humaine c’est la salmonellose. Un œuf coquille doit sortir d’un élevage indemne de salmonelle. Les services vétérinaires dédiés doivent effectuer des contrôles de présence de salmonelle sur des prélèvements de poussières et de fientes toutes les 15 semaines. Pour le cas où la poussière contient la bactérie salmonella, l’élevage est sous arrêté préfectoral déclarant infection. La salmonelle est une bactérie essentiellement présente en élevage dans les fientes ou arrivant par les autres animaux traversants dont les rongeurs sont une très bonne source d’introduction des salmonelles dans un batiment. Or dans les images de L214, il y a la poussière, les fientes bien sur et les rongeurs. En montrant l’insalubrité de cet élevage et les conditions de vie des poules, l’hypothèse plus que probable, c’est que ces images ont alerté les services vétérinaires. Pour la DDPP, la salmonelle était très probablement présente. Sans ces images, il n’y aurait pas eu cet arrêté préfectoral. Faut-il attendre que L214 fasse des images pour que les vétérinaires fassent le seul travail qu’iels devraient : ici porter soin et secours aux Poules ? Les poules, seules, n’ont aucun moyen d’échapper à cet enfer infesté de bactéries et de poux rouges. Nous ne sommes pas dans Chicken Run.
Les images de L214, questionnent la responsabilité de tou·te·s les acteurices de la filière, et en particulier l’État qui doit définitivement ne plus composer avec la maltraitance qui crée de fait le risque sanitaire. Ce sont les conditions d’enfermement des poules qui développent la salmonelle. Il ne s’agit pas seulement d’interdire des œufs, il s’agit d’en finir culturellement avec l’élevage. La PLUS JUSTE réponse ce serait bien sur la fermeture des élevages comme le demandent L214 et le collectif : POUR LES POULES, fermons l’élevage du Domaine du Mesnil Saint-Martin.
Néo
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Pour comprendre à quel point les Poules sont des personnes
Vous pouvez visionner une des vidéos de Sébastien Moro sur sa chaîne Cervelle d'oiseau ou auditionner le podcast de sa conférence enregistrée à Marseille lors de l'Alarm Festival de 2018.