Dans un premier sujet, nous avions révélé que l'élevage du Domaine du Mesnil Saint Martin était sous le coup d'un arrêté préfectoral lui interdisant de vendre des oeufs « coquilles » (non-transformés) suite à une infection salmonelle détectée dans l'élevage. L'interdiction avait été déclarée après les images de L214 qui montraient l'insalubrité des lieux. Cette fois nous nous sommes intéressé·e·s à ce que les camblysien·ne·s (habitant·e·s de Chambly) pensaient de cet élevage.

Effarement, dégoût des pratiques et colère, les habitant·e·s nous livrent en interviews leurs réactions en faveur des autres animaux.

 


Le 26 décembre dernier, nous révélions que l’élevage du Domaine du Mesnil Saint Martin enfermant 200.000 poules pondeuses faisait l’objet d’une interdiction de vente des oeufs coquilles pour cause d’infection à la salmonelle. L’information avait été reprise par 4 rédactions, France 3, Le Parisien, Oise Hebdo et le Courrier picard, relançant ainsi le dossier ouvert par l’enquête et les images de L214.

Le maire de Chambly se sera lui-même exprimé dans le Courrier Picard, indiquant qu’il avait toujours constaté de la part de l’élevage une volonté de corriger les choses et de faire au mieux. Et tandis que l’éleveuse reste muette sur la situation de son élevage, le Maire montre même de l’optimisme en déclarant « Je pense que cela devrait repartir. »

Nous comprenons à quel point il est important Monsieur le Maire d’apaiser la tension autour de cette affaire et de rassurer vos administré·e·s. C’est que cette région est plutôt charmante et bucolique. Nous avons pu le constater puisque nous nous sommes rendus sur place avec le collectif POUR LES POULES, Fermons le domaine du Mesnil Saint Martin, formé suite à la monstruosité des conditions de vie des poules pondeuses dont témoignent les images de L214.


Sur le petit chemin des Moulins qui borde L’Esches, une petite rivière passant sous l’élevage, nous avons rencontré des promeneur·euse·s, des camblysiens et camblysiennes qui réagissent avec moins de compréhension que Monsieur le Maire.

Tout d’abord c’est la surprise et la deception qui s’est emparé de certaines personnes. Un élevage tant qu’on y voit pas à l’intérieur on y fait ce qu’on veut. Mais avec la réalité des images, on constate bien vite que les gens, ils ont leur idée du bien-être des animaux non humains et que ça a un impact sociétal. On est de plus en plus sensibilisé à la réalité de ce qu’est l’élevage et l’exploitation des autres animaux. Donc une renommée qui se trouve sérieusement entachée et une indignation sans fard, et comme vous pouvez l’entendre dans un témoignage, des nuisances à fort impact et même une extension qui avait fait réagir en son temps..

Mais ce n’est pas tout, selon nos interlocuteur·rice·s, l’élevage jouerait la carte de la jolie bourgade, de la petite rivière, des sentiments de la ferme de papi, or les gens ne sont pas dupes et iels se sentent un peu floué·e·s comme trompé·e·s par le marketing. C’est souvent le problème, des consommateur·rice·s, berné·e·s qui croient, par culture, au mythe des bons produits. Mais contrairement à ce que pense Monsieur le Maire, les personnes que nous avons rencontrées n’ont pas forcement envie que ça reparte.

Finalement, le résultat de notre enquête, losqu’au pied de l’élevage on tend le micro aux citoyens et citoyennes, indique des avis plutôt tranchés, sans confiance envers les élevages et où finalement la préférence va au respect des autres animaux et non à leur exploitation.
 

Ce reportage a été réalisé le 2 janvier dernier grâce à la coopération de Nonbi radio et du collectif, POUR LES POULES Fermons le domaine du Mesnil Saint Martin.