“Attention, l'émission que vous êtes sur le point d’écouter est issue d’hypothèses personnelles et ne prétend pas délivrer une vérité générale.”
Bonjour et bienvenu dans cette 2eme chronique !
« Nan mais sérieux ? Après tout le pamphlet sur la politesse tu nous sert quand même un bonjour ? »
Aujourd'hui nous vous proposons de parler de ce qui sert de base à tout ce que nous défendons : l'éthique et la morale... Ou plutôt la méta-éthique. C'est à dire la partie de la philosophie morale qui analyse les concepts fondamentaux de l'éthique, leurs présupposés épistémologiques et leur signification.
Hum pas sur que ça donne super envie dit comme ça... Allez, dites vous que c'est juste 10 minutes et quelle meilleure occasion de faire cuire du riz ?
Bref allons tout d’abord récupérer la définition des termes dans la dimension lexicale. Accrochez vos neurones et gardez vos synapses à l'intérieur du véhicule .
C'est partiiiiii !
« L'éthique est la science de la morale et des mœurs. C'est une discipline philosophique qui réfléchit aux finalités, aux valeurs de l'existence, aux conditions d'une vie heureuse, à la notion de "bien" ou aux questions de mœurs ou de morale.
L'éthique peut également être définie comme une réflexion sur les comportements à adopter pour rendre le monde humainement habitable. En cela, l'éthique est une recherche d'idéal de société et de conduite de l'existence.
Étymologiquement le mot "éthique" est un synonyme d'origine grecque de "morale". Il a cependant, de nos jours, une connotation moins péjorative que "morale" car plus théorique ou philosophique. Tandis que la morale est un ensemble de règles ou de lois ayant un caractère universel, irréductible, voire éternel, l'éthique s'attache aux valeurs ET se détermine de manière relative dans le temps et dans l'espace, en fonction de la communauté humaine à laquelle elle s'intéresse.
La morale est un ensemble de principes de jugement, de règles de conduite relatives au bien et au mal, de devoirs, de valeurs, parfois érigés en doctrine, qu'une société se donne et qui s'imposent autant à la conscience individuelle qu'à la conscience collective. »
Bruits d'oiseau « oh un papillon ! Non ça c'est un oiseau Il se passe quoi là ? Ah ben oui en même temps tu commences directe avec une définition de 50 mètres carré. Normal que t'es perdu la moitié des gens.
Ok je reprends :
La morale comme l'éthique sont des outils de trie. Ils permettent d’émettre des jugements sur les comportements afin de séparer les actions préférables de celles indésirables. Ils sont donc référencés sur les notions de bien et de mal. Alors que la morale serait de l'ordre de l'absolu, l'éthique est plus relative.
Oh non je ne peux pas laisser ce poison idéologique se répandre d'avantage. Dois je vous rappeler que le bien et le mal sont des notions arbitraires ! C'est une hérésie de croire à une réalité morale absolue et inconditionnelle.
Mais d'où il sort lui ?
Je suis antith éthique ! Gardien de la neutralité seigneur de l'opposition et
Oui oui c'est bon on connaît. J'ai rien dit...
En effet, Il ne semble pas y avoir de réalité de la morale. Il n'y a pas de règle universelle nous dictant ce qui est bien ou ce qui est mal. Ces 2 notions sont donc subjectives. Il ne faut d'ailleurs pas les confondre avec ce qui est légal / illégale notions propre à la loi, Légalité n'est pas moralité. Il ne faut pas non plus les confondre avec la logique c'est à dire ce qui distingue les raisonnement corrects et incorrects, ni avec la recherche du vrai, Il n'y a pas de vérité de la morale.
Alors est ce que ça veut dire que tout le monde peut faire n'importe quoi ?
Ben non.
Eh si en fait.. Littéralement on peut faire n'importe quoi. Il suffit d'en avoir les capacités et que personne ne nous en empêche. C'est un fait. En gros dans l'absolu, « regarder touche pas à mon poste » « jeter des sacs plastiques dans l'océan » ou « manger une frite dans l'assiette de son voisin » ont la même valeur morale. C'est à dire aucune.
Eh oui, rien de tout ça n'est mal en soi. Ah c'est sur que ça peut paraître contre instinctif. Surtout que les frites c'est délicieux. La morale dans notre société est souvent confondue avec la loi ou d'autres principes non normatifs comme la nature. Or ces visions de la morale sont erronées. Les faits n'ont pas une valeur intrinsèque.
Il y a une différence entre faire le constat : « la torture cause de grandes souffrance » et « la torture est un mal ».
Le plus souvent nous énonçons et comprenons les jugement moraux comme décrivant des réalités : la torture est mal, c’est une véritable propriété de la torture, pas un simple avis personnel ou collectif. Et c’est tout le problème justement ! L’ensemble de nos jugements moraux sont faux parce qu’ils se réfèrent à un monde de valeurs morales qui n’existent pas.
On va parler des thèses de l'antiréalisme moral, ou de l’erreur moral quand on défend qu'il est faux que nos jugement moraux pose une réalité objective du bien et du mal. Que faire alors des jugement moraux s’ils sont faux ?
« Chez réplique éthique, Nous penchons pour une solution abolitionniste à ce problème. Nous pensons que le débat serait plus clair si nous n'utilisions pas un vocabulaire moral car il suppose l’existence de fait non-naturels. »
Hahaha ! Ouiii ! Quel délicieux parfum de désenchantement !
Mais ! Ben oui j'allais pas m'arrêter à cette conclusion. Comme on l'a dit précédemment l'éthique dépend d'un objectif et ce n'est pas parce que bien n'est pas synonyme de logique ou de vrai, qu'il ne peut pas s’appuyer sur des principes logiques ou influencer la loi. Si nous sommes d'accord sur cet objectif alors tous les moyens ne se valent pas, toutes les valeurs ne se valent pas... Avoir un objectif c'est avoir un référentiel qui permet de juger les idées et les actes en leur accordant une valeur différente.
Dans l'absolu, un marteau a la même valeur que Philippe de Villiers. Mais si mon objectif est de planter un clou, alors le marteau aura une valeur plus grande à mes yeux que Philippe de Villiers. Ceci n'est bien sur pas la seule raison d'estimer qu'un marteau puisse avoir une plus grande valeur que Philippe de Villiers mais je laisse ça a votre imagination.
Sans moral absolue, il reste néamoins possible d’argumenter en faveur de nos souhaits en partant du principe que ces souhaits peuvent faire l’objet d’un consensus. Argumenter se fait alors en pointant les faits naturels qui fondaient nos jugement moraux, par exemple au lieu de dire « la torture c’est mal », dire « la torture fait souffrir », « son efficacité en terme de rapport coût/bénéfice collectif est très douteuse ». Pour ce qui est du veganisme nous entendons justement démontrer qu’un accord est possible pour le définir comme un comportements collectivement souhaitables, alors même que les faits moraux n’existent pas.
« Ca fait pas 5 fois qu’il nous sort que la morale existe pas ? - Je sais pas j'écoute plus depuis 2 minutes.. »
Ainsi, plutôt que de se référer à LA morale, nous allons parler de système de préférence. Chacun possède le sien basé sur ses valeurs, ses objectifs, en gros : sa vision du bien et du mal. Ce système, bien qu'il puisse avoir une logique interne dépend donc des principes de celles et ceux qui le mettent en place.
Voici la construction de notre système moral : - Nous savons que certains êtres sont capables de ressentir une nuisance et qu'ils cherchent à la fuir. C'est donc leur préférence. - L'ensemble des participants à la société cherchent donc à ne pas souffrir voir à être heureux. - La sommes de ces objectifs individuels est donc une direction de société. - L'application d'une préférence dépend de la possibilité de faire des choix ayant des conséquences distinctes. - Nous faisons le choix de respecter ces préférences a partir du moment où celle-ci ne nuisent pas au respect des préférences d'autrui. Autrement dit : la liberté des un-e-s s'arrête là où commence celle des autres.
Nous pensons donc que le traitement qu'on réserve a une entité, doit être adapté à ses préférences et besoins afin de lui éviter de souffrir autant que possible. Et pour être logique, la différence de traitement entre 2 sujets, doit dépendre du critère sur lequel repose leur différence.
« ce que tu veux dire c'est que le fait que les dauphins ne soient pas capable de composer une symphonie n'induit pas qu'on puisse les couper en morceau et les manger par exemple»
Tout à fait
« eh ben tu peux pas dire ça plutot que tout ton charabia ? »
Attention ! Ces principes semblent ne pas respecter la loi de hume qui dit qu'aucun raisonnement à l'indicatif ne peut engendrer une conclusion à l'impératif.
Est ce qu'on peut parler français 2 minutes ?!!
Pour faire simple : aucune énonciation de fait ne peut mener à une conclusion morale.
Et pourtant ce principe est respecté. Nous ne parlons pas de devoir. Nous ne sommes pas en train de dire qu'une morale découle des faits. Nous disons que la prise en compte de la réalité est utile pour axer nos choix de société selon les objectifs que nous avons.
Nous allons estimer la valeur d'un acte en fonction de ce qu'il apporte à la société dans une logique de respect des préférences individuelles.
L'antiréalisme moral peut être utilisé pour lutter contre l'antispécisme. Cette technique vise à dire que puisque la morale est subjective alors tout est acceptable. Cette position nihiliste a du sens si aucune proposition morale ne vient s'y ajouter. La personne défendant l'idée qu'on puisse nuire à autrui, ne peut plus justifier le fait qu'on respecte sa propre existence et sa volonté de ne pas souffrir autrement que par le fait qu'elle ne le veuille pas. La multiplication de cette position donnerait donc une société dans laquelle aucun des participant ne souhaite souffrir mais où faire souffrir serait accepté. Il est peu probable que cette personne souhaite réellement vivre dans ce modèle. Puisque ça l'exposerait elle même à ce qu'elle cherche à éviter.
Ne pas se soucier du sort des autres c'est pratique mais ce n'est pas si simple quand on devient soi même l'autre.
De plus, c'est mettre de côté l'élément nécessaire pour toute vie en société : l'empathie. Bien que nous érigions des morales, des principes éthiques, des lois... nous n'agissons que par désir et motivation. Nous respectons les lois par conditionnement et par peur de la répression. Nous respectons les autres par compassion, car leur souffrance nous renvoie une image de nous qui ne nous plaît pas et que nous sommes capable de nous mettre à la place des autres et de percevoir leur souffrance ce qui nous est pénible. Nous l'avions déjà dit. L'altruisme n'existe pas. Nous sommes égoïstes.
Notre objectif n’est donc pas de rechercher des raisons d’agir en faveur des animaux ailleurs que dans l’individu lui même, mais au contraire de déterminer ce qui est universellement souhaitable en matière de comportement sans pour autant adopter le vocabulaire de la morale car celui ci repose sur des entités probablement inexistantes, Les valeurs morales enveniment le débat plus qu’elle ne le clarifie. En effet dire à quelqu’un ce qu’il DOIT faire, c’est tenter de le contraindre à agir, ce qui ne plaît à personne, il aura alors tendance à vouloir récupérer sa liberté : c’est ce qu’on nomme la réactance, ou « esprit de contradiction » ou encore « je ferais quesquejeveux, gnagnagna »
Quant aux nihilistes aguerris qui disent qu'il ne faut pas faire la morale parce que la morale n'existe pas... Ben en fait c'est un principe moral ça. Nous avons tous des préférences. Ces préférences indiquent que nous avons des systèmes de hiérarchisation permettant de trier ce qui est désirable de ce qui ne l'est pas selon nous. Continuer d'exister, de respirer, de manger, venir faire la morale, dénoncer la morale... sont déjà des comportements découlant de volontés même si elles ne sont pas explicites.
« Dis moi pépère, c'est quoi l'idée à part jouer au rubik's cube avec notre cerveau ? »
He bien justement on y vient ! Enfin... on y viendra plutôt parce qu'il ne reste pas assez de temps pour expliquer à quoi va nous servir ce principe... mais gardez cette notion dans votre boîte à outil, on en reparlera une prochaine fois.
Pour finir sur une note positive, sachez que c'est la fin de cette chronique. On vous laisse 4 semaines pour faire passer le goût avant la prochaine chronique qui sera plus digeste. En attendant prenez votre B12 Merci à Néo pour sa confiance ainsi qu’à Bab et Dogbee pour les musiques je vous dis à bientôt sur la page de Réplique éthique, au détours d’une action D’ici là je vous souhaite un bonheur maximal, une souffrance minimale et une lutte efficace.
Bonjour et bienvenu dans cette 2eme chronique !
« Nan mais sérieux ? Après tout le pamphlet sur la politesse tu nous sert quand même un bonjour ? »
Aujourd'hui nous vous proposons de parler de ce qui sert de base à tout ce que nous défendons : l'éthique et la morale... Ou plutôt la méta-éthique. C'est à dire la partie de la philosophie morale qui analyse les concepts fondamentaux de l'éthique, leurs présupposés épistémologiques et leur signification.
Hum pas sur que ça donne super envie dit comme ça... Allez, dites vous que c'est juste 10 minutes et quelle meilleure occasion de faire cuire du riz ?
Bref allons tout d’abord récupérer la définition des termes dans la dimension lexicale. Accrochez vos neurones et gardez vos synapses à l'intérieur du véhicule .
C'est partiiiiii !
« L'éthique est la science de la morale et des mœurs. C'est une discipline philosophique qui réfléchit aux finalités, aux valeurs de l'existence, aux conditions d'une vie heureuse, à la notion de "bien" ou aux questions de mœurs ou de morale.
L'éthique peut également être définie comme une réflexion sur les comportements à adopter pour rendre le monde humainement habitable. En cela, l'éthique est une recherche d'idéal de société et de conduite de l'existence.
Étymologiquement le mot "éthique" est un synonyme d'origine grecque de "morale". Il a cependant, de nos jours, une connotation moins péjorative que "morale" car plus théorique ou philosophique. Tandis que la morale est un ensemble de règles ou de lois ayant un caractère universel, irréductible, voire éternel, l'éthique s'attache aux valeurs ET se détermine de manière relative dans le temps et dans l'espace, en fonction de la communauté humaine à laquelle elle s'intéresse.
La morale est un ensemble de principes de jugement, de règles de conduite relatives au bien et au mal, de devoirs, de valeurs, parfois érigés en doctrine, qu'une société se donne et qui s'imposent autant à la conscience individuelle qu'à la conscience collective. »
Non ça c'est un oiseau
Il se passe quoi là ?
Ah ben oui en même temps tu commences directe avec une définition de 50 mètres carré. Normal que t'es perdu la moitié des gens.
Ok je reprends :
La morale comme l'éthique sont des outils de trie. Ils permettent d’émettre des jugements sur les comportements afin de séparer les actions préférables de celles indésirables. Ils sont donc référencés sur les notions de bien et de mal. Alors que la morale serait de l'ordre de l'absolu, l'éthique est plus relative.
Oh non je ne peux pas laisser ce poison idéologique se répandre d'avantage. Dois je vous rappeler que le bien et le mal sont des notions arbitraires ! C'est une hérésie de croire à une réalité morale absolue et inconditionnelle.
Mais d'où il sort lui ?
Je suis antith éthique ! Gardien de la neutralité seigneur de l'opposition et
Oui oui c'est bon on connaît. J'ai rien dit...
En effet, Il ne semble pas y avoir de réalité de la morale. Il n'y a pas de règle universelle nous dictant ce qui est bien ou ce qui est mal. Ces 2 notions sont donc subjectives. Il ne faut d'ailleurs pas les confondre avec ce qui est légal / illégale notions propre à la loi, Légalité n'est pas moralité. Il ne faut pas non plus les confondre avec la logique c'est à dire ce qui distingue les raisonnement corrects et incorrects, ni avec la recherche du vrai, Il n'y a pas de vérité de la morale.
Alors est ce que ça veut dire que tout le monde peut faire n'importe quoi ?
Ben non.
Eh si en fait.. Littéralement on peut faire n'importe quoi. Il suffit d'en avoir les capacités et que personne ne nous en empêche. C'est un fait. En gros dans l'absolu, « regarder touche pas à mon poste » « jeter des sacs plastiques dans l'océan » ou « manger une frite dans l'assiette de son voisin » ont la même valeur morale. C'est à dire aucune.
Eh oui, rien de tout ça n'est mal en soi. Ah c'est sur que ça peut paraître contre instinctif. Surtout que les frites c'est délicieux.
La morale dans notre société est souvent confondue avec la loi ou d'autres principes non normatifs comme la nature. Or ces visions de la morale sont erronées. Les faits n'ont pas une valeur intrinsèque.
Il y a une différence entre faire le constat : « la torture cause de grandes souffrance » et « la torture est un mal ».
Le plus souvent nous énonçons et comprenons les jugement moraux comme décrivant des réalités : la torture est mal, c’est une véritable propriété de la torture, pas un simple avis personnel ou collectif. Et c’est tout le problème justement !
L’ensemble de nos jugements moraux sont faux parce qu’ils se réfèrent à un monde de valeurs morales qui n’existent pas.
On va parler des thèses de l'antiréalisme moral, ou de l’erreur moral quand on défend qu'il est faux que nos jugement moraux pose une réalité objective du bien et du mal. Que faire alors des jugement moraux s’ils sont faux ?
« Chez réplique éthique, Nous penchons pour une solution abolitionniste à ce problème. Nous pensons que le débat serait plus clair si nous n'utilisions pas un vocabulaire moral car il suppose l’existence de fait non-naturels. »
Hahaha ! Ouiii ! Quel délicieux parfum de désenchantement !
Mais ! Ben oui j'allais pas m'arrêter à cette conclusion. Comme on l'a dit précédemment l'éthique dépend d'un objectif et ce n'est pas parce que bien n'est pas synonyme de logique ou de vrai, qu'il ne peut pas s’appuyer sur des principes logiques ou influencer la loi. Si nous sommes d'accord sur cet objectif alors tous les moyens ne se valent pas, toutes les valeurs ne se valent pas... Avoir un objectif c'est avoir un référentiel qui permet de juger les idées et les actes en leur accordant une valeur différente.
Dans l'absolu, un marteau a la même valeur que Philippe de Villiers. Mais si mon objectif est de planter un clou, alors le marteau aura une valeur plus grande à mes yeux que Philippe de Villiers. Ceci n'est bien sur pas la seule raison d'estimer qu'un marteau puisse avoir une plus grande valeur que Philippe de Villiers mais je laisse ça a votre imagination.
Sans moral absolue, il reste néamoins possible d’argumenter en faveur de nos souhaits en partant du principe que ces souhaits peuvent faire l’objet d’un consensus. Argumenter se fait alors en pointant les faits naturels qui fondaient nos jugement moraux, par exemple au lieu de dire « la torture c’est mal », dire « la torture fait souffrir », « son efficacité en terme de rapport coût/bénéfice collectif est très douteuse ». Pour ce qui est du veganisme nous entendons justement démontrer qu’un accord est possible pour le définir comme un comportements collectivement souhaitables, alors même que les faits moraux n’existent pas.
« Ca fait pas 5 fois qu’il nous sort que la morale existe pas ?
- Je sais pas j'écoute plus depuis 2 minutes.. »
Ainsi, plutôt que de se référer à LA morale, nous allons parler de système de préférence. Chacun possède le sien basé sur ses valeurs, ses objectifs, en gros : sa vision du bien et du mal. Ce système, bien qu'il puisse avoir une logique interne dépend donc des principes de celles et ceux qui le mettent en place.
Voici la construction de notre système moral :
- Nous savons que certains êtres sont capables de ressentir une nuisance et qu'ils cherchent à la fuir. C'est donc leur préférence.
- L'ensemble des participants à la société cherchent donc à ne pas souffrir voir à être heureux.
- La sommes de ces objectifs individuels est donc une direction de société.
- L'application d'une préférence dépend de la possibilité de faire des choix ayant des conséquences distinctes.
- Nous faisons le choix de respecter ces préférences a partir du moment où celle-ci ne nuisent pas au respect des préférences d'autrui. Autrement dit : la liberté des un-e-s s'arrête là où commence celle des autres.
Nous pensons donc que le traitement qu'on réserve a une entité, doit être adapté à ses préférences et besoins afin de lui éviter de souffrir autant que possible. Et pour être logique, la différence de traitement entre 2 sujets, doit dépendre du critère sur lequel repose leur différence.
« ce que tu veux dire c'est que le fait que les dauphins ne soient pas capable de composer une symphonie n'induit pas qu'on puisse les couper en morceau et les manger par exemple»
Tout à fait
« eh ben tu peux pas dire ça plutot que tout ton charabia ? »
Attention ! Ces principes semblent ne pas respecter la loi de hume qui dit qu'aucun raisonnement à l'indicatif ne peut engendrer une conclusion à l'impératif.
Est ce qu'on peut parler français 2 minutes ?!!
Pour faire simple : aucune énonciation de fait ne peut mener à une conclusion morale.
Et pourtant ce principe est respecté. Nous ne parlons pas de devoir. Nous ne sommes pas en train de dire qu'une morale découle des faits. Nous disons que la prise en compte de la réalité est utile pour axer nos choix de société selon les objectifs que nous avons.
Nous allons estimer la valeur d'un acte en fonction de ce qu'il apporte à la société dans une logique de respect des préférences individuelles.
L'antiréalisme moral peut être utilisé pour lutter contre l'antispécisme. Cette technique vise à dire que puisque la morale est subjective alors tout est acceptable. Cette position nihiliste a du sens si aucune proposition morale ne vient s'y ajouter.
La personne défendant l'idée qu'on puisse nuire à autrui, ne peut plus justifier le fait qu'on respecte sa propre existence et sa volonté de ne pas souffrir autrement que par le fait qu'elle ne le veuille pas.
La multiplication de cette position donnerait donc une société dans laquelle aucun des participant ne souhaite souffrir mais où faire souffrir serait accepté. Il est peu probable que cette personne souhaite réellement vivre dans ce modèle. Puisque ça l'exposerait elle même à ce qu'elle cherche à éviter.
Ne pas se soucier du sort des autres c'est pratique mais ce n'est pas si simple quand on devient soi même l'autre.
De plus, c'est mettre de côté l'élément nécessaire pour toute vie en société : l'empathie.
Bien que nous érigions des morales, des principes éthiques, des lois... nous n'agissons que par désir et motivation. Nous respectons les lois par conditionnement et par peur de la répression.
Nous respectons les autres par compassion, car leur souffrance nous renvoie une image de nous qui ne nous plaît pas et que nous sommes capable de nous mettre à la place des autres et de percevoir leur souffrance ce qui nous est pénible.
Nous l'avions déjà dit. L'altruisme n'existe pas. Nous sommes égoïstes.
Notre objectif n’est donc pas de rechercher des raisons d’agir en faveur des animaux ailleurs que dans l’individu lui même, mais au contraire de déterminer ce qui est universellement souhaitable en matière de comportement sans pour autant adopter le vocabulaire de la morale car celui ci repose sur des entités probablement inexistantes,
Les valeurs morales enveniment le débat plus qu’elle ne le clarifie. En effet dire à quelqu’un ce qu’il DOIT faire, c’est tenter de le contraindre à agir, ce qui ne plaît à personne, il aura alors tendance à vouloir récupérer sa liberté : c’est ce qu’on nomme la réactance, ou « esprit de contradiction » ou encore « je ferais quesquejeveux, gnagnagna »
Quant aux nihilistes aguerris qui disent qu'il ne faut pas faire la morale parce que la morale n'existe pas... Ben en fait c'est un principe moral ça.
Nous avons tous des préférences. Ces préférences indiquent que nous avons des systèmes de hiérarchisation permettant de trier ce qui est désirable de ce qui ne l'est pas selon nous.
Continuer d'exister, de respirer, de manger, venir faire la morale, dénoncer la morale... sont déjà des comportements découlant de volontés même si elles ne sont pas explicites.
« Dis moi pépère, c'est quoi l'idée à part jouer au rubik's cube avec notre cerveau ? »
He bien justement on y vient ! Enfin... on y viendra plutôt parce qu'il ne reste pas assez de temps pour expliquer à quoi va nous servir ce principe... mais gardez cette notion dans votre boîte à outil, on en reparlera une prochaine fois.
Pour finir sur une note positive, sachez que c'est la fin de cette chronique.
On vous laisse 4 semaines pour faire passer le goût avant la prochaine chronique qui sera plus digeste. En attendant prenez votre B12
Merci à Néo pour sa confiance ainsi qu’à Bab et Dogbee pour les musiques
je vous dis à bientôt sur la page de Réplique éthique, au détours d’une action
D’ici là je vous souhaite un bonheur maximal, une souffrance minimale et une lutte efficace.