Avec l’aide du collectif Pour les poules, fermons l’élevage du domaine du Mesnil Saint Martin, nous avons rencontré deux personnes qui ont travaillé au coeur de l’horreur de cet élevage.
Ces deux personnes occupaient des postes différents dans l’élevage du Domaine du Mesnil Saint Martin à des époques différentes. Complémentaires des images de L214 qui nous montraient la réalité des conditions de vie des poules pondeuses de l’élevage, leurs témoignages renforcent la prise de conscience de l’innommable.

L’une des personnes, que nous appellerons Marie, travaillait au triage des oeufs. Elle découvre alors l’insalubrité inhérente à l’élevage visible lors du tri même, ainsi que les cadences effrénées de cette production capitaliste. Elle comprendra la violence de l’élevage lorsque, séparant les oeufs des déchets, elle constatera la nature de ceux-ci dont nous vous laissons découvrir la réalité au visionnage de son témoignage.

L’autre personne, que nous prénommerons Gabriel, aura travaillé en mission temporaire, durant deux semaines, pour vider les cages des poules réformées puisque « trop vieilles » pour garantir une production maximale. Ce témoignage rare, nous permet de comprendre combien la maltraitance des animaux non-humains est au coeur même de la filière d’élevage et comment fonctionne l’élevage du domaine du Mesnil Saint Martin à cette époque. Rien ne permet d’espérer que les pratiques d’aujourd’hui aient pu évoluer dans le sens du bien-être des poules pondeuses au regard des images de L214 captées bien après les observations de notre témoin.

Ces deux personnes ont fait la démarche de vouloir témoigner en contactant le collectif, poussées par l’ignominie observée et parce qu’elles en auront gardé des traumatismes psychologiques. Dans les deux cas, leurs explications et leurs ressentis nous aident à comprendre pourquoi iels auront décidé de fuir ce calvaire en démissionnant.