«De l’affaire Audin au traumatisme des appelés, la plaie toujours saignante de la guerre d’Algérie»
Été 2022, le président Macron qualifiait « d' histoire d'amour » la relation entre l'Algérie et la France. Une déclaration osée qui a provoquée moult réactions. Et non, l'amour ne tue pas, au contraire. Or, la France a tué, torturé, humilié des personnes humaines en Algérie. Les soldats français ont d'ailleurs arrêté plus de 8000 personnes qui ont ensuite disparues ! Disparues ou assassinées comme le célèbre militant anti-colonial Maurice Audin, torturé et assassiné en 1957 à Alger par la France. Il a fallu attendre 2018 pour que Macron reconnaisse publiquement que Maurice Audin était « mort sous la torture du fait du système institué alors en Algérie par la France». Il a demandé pardon à sa veuve, Josette Audin... enfin ! Alger avait parlé d'un pas positif selon le journal Le Parisien.
Quelle justice pour les proches des disparu·e·s ?
A la fête de l'Huma 2022, historiens, mathématiciens, militants communistes et auteurs rétablissent la vérité historique sur les tortures systématiques et les victimes disparues. Une image que la France a du mal à assumer encore aujourd'hui, malgré le petit discours de Macron en 2018.
Si d'une part, « Au cours de sa 135ème session, qui s’est déroulée à Genève du 27 juin au 27 juillet 2022, le Comité des droits de l’homme des Nations Unies a conclu à la responsabilité de l’État algérien du fait de la disparition forcée de Boubekeur Fergani dans les années 1990 » rappelle l'ONG ALKARAMA qui appelle à l'ouverture d'une enquête transparente pour faire la lumière sur sa disparition. D'autre part, depuis 1999, l'association “SOS Disparus” a constitué plus de 8000 dossiers de disparitions forcées après arrestations par des soldats français durant les « années noires ». Hacene Ferhati, membre de SOS disparus, a déclaré à HuffPost Algérie, que “l’association œuvre depuis sa création en 1999 à recenser les personnes disparues, à prendre en charge les dossiers des familles et assurer leur suivi. Nous avons porté la voix de l’association à l’organisation des nations unies qui a exigé aux autorités algériennes de rendre des comptes aux familles, mais sans suite. Aujourd’hui nous demandons la constitution d’une commission de vérité indépendante pour rendre justice aux familles”
Quelles sont donc les responsabilités de la France et celles de l'Algérie ? Où sont les corps des morts ? Comment rendre enfin justice et vérité aux proches des disparu·e·s en Algérie ? Dans ce podcast, pour en découdre avec l'idéologie coloniale, Pierre Audin, fils du militant anti-colonial Maurice Audin, l'historien Benjamin Stora, l’avocate de la famille Audin, Claire Hocquet et le député communiste français, Sébastien Jumel, qui a défendu avec l’aide de son collègue mathématicien et député de la République en Marche, Cédric Villani, le dossier de Maurice Audin auprès d’Emmanuel Macron et Nils Andersson reviennent sur le passé colonial et raciste de la France.
un reportage de Ha Na.
En savoir + : https://www.algerie-disparus.org/disparitions-forcees/
Crédit technique : montage de joy.
Musiques : « dans nos histoires » de Casey et « air de liberté » de Jean Ferrat