02/07/2019

Action pour une justice sociale et climatique

Au téléphone avec Alma DUFOUR, chargée de campagne aux amis de la terre, en direct du siège d'AMAZON, lors du blocage.

 


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Le reportage photo d'Emmanuelle Thiercelin pour Divergence-Images









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Le communiqué de presse :

 

Les activistes des Amis de la Terre, d’ANV-COP 21 et des gilets jaunes bloquent depuis ce matin l’activité de plusieurs sites d’Amazon en France : le siège à Paris, et deux entrepôts à Toulouse et Lille. Ils demandent au Gouvernement de stopper l’ouverture prochaine des 3 méga-entrepôts de Brétigny-sur-Orge, Lyon et Augny (près de Metz), destinée à doubler l’activité d’Amazon en France, ainsi que celle de la plateforme de tri de Senlis. Cette action intervient alors que le Gouvernement présentera le 10 juillet en Conseil des ministres le Projet de loi économie circulaire. Pour les citoyens, il est impératif que ce projet soit à la hauteur de l’enjeu climatique en permettant de réduire drastiquement la consommation des Français.

Alors que le Haut Conseil pour le Climat vient de dénoncer le manque d’action du Gouvernement pour répondre à l’urgence climatique, et lui demande, notamment, de réduire l’empreinte carbone liée aux importations  [1], la, bataille législative sur la loi économie circulaire qui se tiendra à la rentrée sera au cœur du sujet. Les produits textiles et électroniques représentent déjà un quart des émissions de gaz à effet de serre des français [2]. Alors que leurs ventes devraient être réduites par 10 et par 4 en 10 ans [3], les citoyens tirent la sonnette d’alarme : laisser Amazon doubler son activité en France est incompatible avec le respect de l’accord de Paris.

Alma Dufour, chargée de campagne Extraction et surconsommation aux Amis de la Terre explique :

« Amazon vend plus de 10 milliards de produits par an. La multinationale aggrave la surproduction par un dumping sur les prix et la livraison ultra-rapide [4]. Elle mise d’ailleurs sur le transport aérien pour l’accélérer encore. Les nouveaux projets d’entrepôts se trouvent tous à quelques dizaines de minutes de route d’un aéroport, c’est loin d’être une coïncidence. En mai dernier, les actionnaires d’Amazon ont refusé de renforcer les engagements climatiques de l’entreprise [5]. C’est pourquoi il est crucial que le gouvernement agisse : nous l’appelons à ne pas rater une fois de plus le coche du climat et de faire en sorte que la loi économie circulaire ne tourne pas en rond ! »

Priscillia Ludosky, figure du mouvement des Gilets jaunes ajoute :

« Les actions en justice et la désobéissance civile sont des moyens d’alerter nos concitoyens mais surtout le Gouvernement sur les abus des géants tel qu’Amazon. La multinationale se sert de la détresse causée par le chômage dans les zones désertées, s’installe sous couvert de belles promesses d’embauche, mais en réalité participe à détruire des emplois. Amazon est quasi exonéré de taxes, lorsque les petites entreprises en paient beaucoup plus. Pourquoi collectivités et exécutif ferment les yeux sur ces agissements ? Pourquoi, nous citoyens devrions nous laisser faire sans dire mot ? Il est clairement temps que le Gouvernement prenne ses responsabilités, sur les volets fiscal et social mais aussi sur le volet écologique. Ce n’est pas un hasard si gilets jaunes et gilets verts se retrouvent en actions sur les mêmes cibles ! »

Etienne Coubard, militant d’Action Non-Violente COP 21 conclut :

« Nous appelons à ce que le gouvernement stoppe Amazon et adopte un moratoire sur l’implantation de nouvelles zones commerciales et d’entrepôts. Cette demande, qui fait partie des revendications des gilets jaunes, est nécessaire pour diminuer notre empreinte écologique, préserver l’emploi local et lutter contre l’évasion fiscale. En effet, aux Etats-Unis, la vente en ligne a détruit deux fois plus d’emplois qu’elle n’en a créés [6].. En France, l’entreprise n’est aujourd’hui imposée qu’à hauteur de 0,46 % de son chiffre d’affaire estimé [7].

La loi économie circulaire devrait être examinée à la rentrée par le Parlement : des débats parlementaires qui se tiendront sous la haute vigilance des activistes climat.

Les actions seront toujours en cours, l’évolution est à suivre sur #StopAmazon